Entretien des plantes – Partie 4 – Dosage

Chaque aquarium a une consommation de nutriments qui lui est propre. C’est pourquoi la question revient souvent : Quelle quantité d’engrais dois-je utiliser pour mon aquarium ?

Il faut ici faire la distinction entre les engrais en micronutriments (engrais complets à base de fer) pour les aquariums communautaires plantés, et les engrais en macronutriments pour les aquariums sans poissons ou avec une faible population.

Avec les engrais complets à base de fer de Dennerle (Plant Elixir Basic, Plant System, Plant Care Pro), il suffit de suivre la posologie recommandée. En cas d’utilisation régulière, un niveau de nutriments adapté aux plantes s’installe automatiquement. Un surdosage néfaste d’un nutriment individuel est exclu.

Il n’existe pas une valeur idéale unique pour chaque élément nutritif qui conviendrait à toutes les espèces de plantes. Les plantes sont flexibles dans une certaine mesure et se sont adaptées à des plages de concentration spécifiques allant de X à Y mg/L. L’objectif est donc de maintenir les nutriments dans leurs plages optimales respectives. Ce travail a déjà été effectué par Dennerle dans le cadre du développement de ses engrais.

Si, dans certains cas exceptionnels – par exemple en cas d’éclairage très intense ou de très grand nombre de plantes à croissance rapide – des symptômes de carence en oligo-éléments apparaissent malgré la dose recommandée, le dosage peut être augmenté progressivement (par exemple +10 % par semaine) jusqu’à disparition des symptômes. L’augmentation ne doit toutefois pas dépasser 50 %. Il est également essentiel de veiller à un apport suffisant en macronutriments et en CO₂.

À l’inverse, si l’on souhaite déterminer le seuil minimal d’apport en nutriments adapté à son aquarium, on peut réduire progressivement le dosage (par exemple -10 % par semaine) jusqu’à l’apparition des premiers signes de carence. Il suffit alors de réaugmenter le dosage d’un cran pour revenir à la valeur précédente.

La plupart des oligo-éléments ne peuvent pas être mesurés avec les moyens aquariophiles classiques. Une exception : le fer, qui joue un rôle particulier dans le métabolisme des plantes et peut être utilisé comme élément indicateur. Si l’on souhaite contrôler son niveau d’oligo-éléments, on peut se baser sur la concentration en fer (tests disponibles en animalerie spécialisée).

Lorsque le fer se situe dans sa plage optimale, et si l’on utilise un engrais de qualité, équilibré sur le plan biologique, on peut supposer que les autres oligo-éléments se trouvent également dans leur plage optimale. Nous recommandons une concentration en fer comprise entre 0,05 et 0,2 mg/L.

À noter : le fer est généralement présent sous forme chélatée, c’est-à-dire entouré d’une enveloppe protectrice. Cette enveloppe est chimiquement difficile à casser. C’est pourquoi de nombreux tests de fer disponibles dans le commerce indiquent une valeur plus basse que celle réellement présente dans l’eau.

Les macronutriments nitrate, phosphate et potassium peuvent, eux, être facilement mesurés avec des tests pour aquarium. Des concentrations trop faibles peuvent être corrigées précisément à l’aide de Dennerle Plant Care NPK ou des engrais individuels Plant Care N, P ou K.
En cas de teneurs trop élevées en nitrate ou phosphate, celles-ci peuvent être réduites à l’aide de matériaux de filtration spécifiques.

Nous recommandons de manière générale une fertilisation adaptée aux besoins, c’est-à-dire l’ajout uniquement de la quantité de nutriments réellement consommée durant la période concernée. Cette méthode a fait ses preuves au fil des années et constitue la forme de fertilisation la plus économique. Elle présente également le plus faible risque de prolifération excessive d’algues.

Pour être complet, il convient de mentionner qu’il existe aujourd’hui d’autres philosophies de fertilisation, comme par exemple le « Estimative Index ». Dans ce cas, les nutriments sont systématiquement ajoutés en excès. Les enrichissements indésirables sont éliminés par de grands changements d’eau réguliers. Cette méthode n’est toutefois pas sans inconvénients et s’adresse uniquement à des aquariophiles expérimentés.

Toute modification du peuplement végétal ou des conditions de croissance entraîne également une modification des besoins en nutriments. Si l’on introduit davantage de plantes et/ou des plantes à croissance rapide, ou si l’on augmente l’intensité lumineuse (par exemple avec un nouvel éclairage), la consommation de nutriments augmente également. Si l’on remplace des plantes à croissance rapide par des espèces à croissance lente, si l’on taille les plantes ou si l’on réduit l’intensité lumineuse, les besoins en nutriments diminuent. En cas de modifications mineures, il est possible de conserver le dosage habituel. En cas de changements plus importants, l’apport en nutriments doit être ajusté en conséquence.

Pour les débutants, il est plus facile au départ de se fier aux valeurs mesurées. Plus on acquiert de l’expérience, plus on apprend à « lire » son aquarium. À quoi ressemblent les plantes ? Comment évolue la croissance ? Observe-t-on des signes de carence ? Y a-t-il une apparition d’algues ? Quel est l’aspect général de l’aquarium ? Les aquariophiles expérimentés peuvent souvent se passer de mesures et doser l’engrais « à l’instinct ».

Conseil pour les aquariums nouvellement installés : Les plantes fraîchement introduites ont besoin de quelques jours pour s’adapter aux nouvelles conditions dans l’aquarium. Elles poussent d’abord lentement, car elles doivent former de nouvelles racines et adapter leur métabolisme. La plupart des plantes d’aquarium sont des plantes de marais, cultivées à l’air libre (emerses). Ce n’est qu’en aquarium qu’elles développent des feuilles submergées, qui sont très différentes sur le plan de la structure. Cela demande du temps. De plus, les plantes disposent encore de réserves nutritives provenant de la serre. Il est donc recommandé de ne pas fertiliser pendant la première semaine, puis d’appliquer seulement la moitié de la dose indiquée sur l’emballage durant la deuxième semaine.

Fertilisation limitée en phosphate

Le macronutriment phosphate joue un rôle particulier en aquariophilie.

Il est souvent considéré comme fortement favorisant pour les algues. Cependant, un taux élevé de phosphate de plusieurs mg/L ne conduit pas nécessairement à une prolifération d’algues. Aucun lien direct n’a pu être scientifiquement prouvé. Nous avons également entretenu des aquariums de laboratoire avec des taux de phosphate de 5 à 6 mg/L, accompagnés d’une croissance végétale magnifique — sans aucun problème d’algues.

Dans la nature, le phosphate est toujours une ressource rare. Les plantes ont donc développé, au cours de l’évolution, des mécanismes d’accumulation extrêmement efficaces. Elles peuvent absorber même les plus petites quantités de phosphate présentes dans l’eau. De plus, elles sont capables de stocker le phosphate dans leurs tissus végétaux — et ce, de manière bien plus efficace que les algues filamenteuses ou unicellulaires.

La concentration en phosphate dans les eaux propres et non polluées se situe en dessous de 0,01 à 0,03 mg/L. À cette concentration, le phosphate devient un facteur limitant pour la croissance des algues. Autrement dit, même si tous les autres nutriments nécessaires aux algues sont présents en quantités suffisantes, celles-ci ne peuvent plus se développer massivement.

Le phosphate est un véritable moteur de croissance, tant pour les plantes aquatiques que pour les algues. Il permet donc de contrôler la croissance végétale autant que celle des algues. Pour les aquariums plantés, la concentration recommandée se situe entre 0,1 et 0,3 mg/L (maximum 1 mg/L). Des concentrations plus élevées ne sont que rarement nécessaires.

Si l’on possède un aquarium bien planté, avec de bonnes conditions de croissance, mais qui présente malgré tout une prolifération excessive d’algues, il est possible de freiner le développement des algues en limitant délibérément l’apport en phosphate. Cela n’est possible que si les plantes consomment plus de phosphate que celui apporté par la nourriture des animaux. Cette méthode convient donc surtout aux aquariums sans ou avec peu de poissons.

Voici comment procéder :